Discours rédigé par le Chevalier Grand Commandeur Noël MÉLET, GRAND PRIEUR DE FRANCE de l'INTERNATIONAL ORDER OF THE KNIGHTS OF THE THUNDERBOLT, et prononcé le 7 juin 2025 à Roye lors de l'inauguration de la plaque commémorative en l'honneur des aviateurs du Potez 63/11 n° 827 abattu le 7 janvier 1940 par la chasse allemande (cf. notre article 7 juin 40, dans le ciel de ROYE).

Mesdames et Messieurs,

En ce jour de mémoire, notre drapeau tricolore, ce symbole éternel de courage et de liberté, habille
de sa gloire trois héros. Devant cette stèle qui va désormais sceller dans les pages de l’Histoire le
nom de trois chevaliers modernes, le Lieutenant Pierre-Marie Régis, le Sergent Marc Joanny Prini,
et le Sergent Roger Claude Mathelin, équipage héroïque du Potez 63/11 n° 827. Ces hommes, ces
soldats, ces paladins des cieux, ont écrit de leur sang la première page d’un chapitre douloureux,
mais glorieux, de la Seconde Guerre mondiale.

Le 7 janvier 1940, tandis que l’Europe tremblait sous les bottes de la tyrannie, ils ont choisi
de monter au créneau des nuages, de défier l’ennemi au péril de leur vie, pour que la France
demeure debout. Leur avion, frappé en plein vol, ne s’est pas écrasé dans l’oubli : il a allumé une
étoile dans notre ciel mémoriel, une étoile qui guide encore aujourd’hui notre devoir de fidélité.
De Vercingétorix à De Gaulle, de Jeanne d’Arc à nos soldats en opération, la France n’a jamais plié
sans combattre. Ces trois aviateurs, Mesdames et Messieurs, sont les héritiers directs de cette lignée
de braves qui, depuis mille cinq cents ans, savent que mourir pour la Patrie est le plus noble des
sacrements. Sur terre, sur mer, et désormais dans les airs, là où se joue maintenant le destin des
nations, ils ont relevé le gant de l’Histoire avec la même ardeur que les chevaliers de Bouvines ou
les poilus de Verdun.

La population de Roye, gardienne fervente de cette flamme du souvenir, incarne l’âme même de
notre nation : une âme qui refuse l’ingratitude, une âme qui chérit ses martyrs comme des frères.
Car oui, ces hommes ne sont pas morts pour un bout de terrain ou un idéal vague : ils sont morts
pour la France, cette idée lumineuse qui, depuis Clovis, unit des peuples sous la bannière de la
liberté et de l’honneur.

Président André Mélet du Comité royen du Souvenir Français avec votre armée de bénévoles, vous
êtes les trouvères de cette geste héroïque. En collaboration avec le Grand Prieuré de France des
Chevaliers de la Foudre, dont l’esprit chevaleresque résonne avec les vertus de nos anciens ordres
militaires, vous avez forgé cette plaque comme on forge une épée : avec du feu, de la sueur, et
l’acier inaltérable de la mémoire. Votre oeuvre n’est pas de pierre, mais de chair et de sang : elle crie
à nos enfants que la France ne meurt jamais tant qu’on se souvient de ses héros.
À la Municipalité de Roye, à Madame Delphine Delannoy, Maire, je vous sais gré d'avoir soutenu
ce projet car vous avez fait bien plus qu’ériger un monument : vous avez planté un chêne dans la
forêt de notre histoire, un chêne dont les racines plongent dans le sacrifice, et dont les branches
tendent vers l’avenir.

Mesdames et Messieurs, que cette plaque soit désormais notre serment collectif :

•Serment de ne jamais fléchir devant les tempêtes de l’oubli,
•Serment de transmettre cette flamme aux générations futures,
•Serment de rester dignes de ces hommes qui, un matin de janvier, ont préféré le ciel étoilé
de la gloire au confort de l’indifférence et au poison de la trahison.

Vive Roye, citadelle de notre mémoire !
Vive la France, éternelle et rebelle !
Et gloire immortelle à Pierre-Marie Régis, Marc Joanny Prini et Roger Claude Mathelin — soldats
de l’honneur, sentinelles de la liberté !

Chevalier Grand Commandeur Noël MELET,
Grand Prieur de France de l'Ordre International des Chevaliers de la Foudre.